L’art de marquer des buts
Par Sébastien Gauthier
Selon Michael Jordan « l’attaque fait lever les foules tandis que la défense fait gagner les titres ». On peut être d’accord ou non avec cette fameuse citation, mais force est d’admettre que, pour un spectateur, il est souvent beaucoup plus agréable d’assister à un match à haut pointage. À ce niveau, deux clubs de la PLSQ-F se démarquent cette année par leurs prouesses offensives. Avec 40 buts à sa fiche, le Dynamo de Québec est bon premier. Il est suivi de près par l’AS Blainville, dont le compteur indique 37 buts. Ces deux équipes combinées ont ainsi marqué plus de buts que les quatre autres clubs du circuit mis ensemble.
Alors quel est leur secret? En quoi ces formations sont-elles différentes des autres comme le FC Sélect Rive-Sud et le CS Mont-Royal Outremont qui peinent à trouver le fond du filet (13 buts chacun)? Bien entendu, ça prend d’abord des attaquantes hautement talentueuses (Sara Humes et ses 14 buts pour Blainville ou Evelyne Viens et ses 13 buts pour le Dynamo, par exemple), mais il y a bien plus que cela. Voici ce que les entraîneurs des deux équipes avaient à dire à ce sujet.
« Pour ma part, le système de jeu n’a pas grand-chose à voir (avec le fait d’être une bonne équipe offensive), car l’important, c’est l’animation que les joueuses font du système, explique Alfred Picariello du Dynamo. On peut jouer en 5-4-1 et être très offensif. Au Dynamo de Québec, on essaie essentiellement d’imposer notre jeu contre toutes les équipes, grâce à deux ou trois principes de jeu offensifs qui sont propres à nous. On a plusieurs filles qui sont capables de marquer des buts et cela ne repose pas toujours sur les attaquantes… c’est un ensemble, même si nous avons des joueuses de très bon niveau au poste d’attaquante. Pour nous, il n’y a qu’une seule vedette : l’équipe. »
« (Notre production offensive) est un peu une conséquence du type de joueuses que l’on a cette année et qui possèdent un fort potentiel offensif, contrairement à l’an dernier où nos joueuses étaient davantage à caractère défensif, raconte de son côté l’entraîneur-chef de Blainville, Jean-Lou Gosselin. Ça montre que les attaquantes ont été lucides devant le filet adverse et qu’elles ont travaillé fort, mais aussi que, derrière, le reste du groupe a été assez solide pour amener des ballons dans la zone payante. »
Dans le cas de ces deux équipes, le succès offensif n’est pas venu par hasard, mais plutôt grâce à de nombreux efforts étalés sur une longue période et, souvent, de façon très précise.
« C’est sûr que c’est le fruit d’un gros travail au niveau du secteur offensif du jeu depuis le début du camp d’entraînement, avoue Gosselin. Nous avons mis plus d’emphase cette année sur le travail spécifique durant les entraînements, en prenant nos attaquantes à part et en travaillant le jeu devant les buts. Par conséquent, celles-ci ont effectué beaucoup plus de tirs en entraînement. De plus, une différence notable par rapport à l’an dernier est le fait que ces séances de travail spécifique ont été pris plus au sérieux par les joueuses impliquées, en étant très exigeantes envers elles-mêmes et en considérant ce genre de séance comme un aspect important de la préparation. »
« Notre succès offensif s’explique par un état d’esprit et une envie de prôner le jeu offensif, renchérit Picariello. 90 % de nos séances d’entraînement sont axées sur l’aspect offensif et c’est une volonté de notre part d’aller de l’avant. Après les entraînements, on travaille aussi parfois devant le but pour améliorer davantage la technique individuelle, mais tout le monde a la possibilité de le faire : défenseurs, milieux, attaquants… Le talent collectif offensif se travaille, mais c’est ce qui est le plus difficile à instaurer, surtout en ce qui concerne les attaques placées. Cela demande beaucoup plus de compréhension de la part des joueuses et surtout du mouvement avec et sans ballon. »
Le travail et l’état d’esprit du groupe semblent donc être les remèdes pour remplir la feuille de pointage. L’AS Blainville avait inscrit 17 filets en 12 matchs l’an dernier. L’équipe en compte 37 en 14 rencontres cette année. Le Dynamo avait marqué 30 buts en 12 parties en 2018. Il en dénombre 40 en 14 affrontements. L’emphase sur l’offensive durant les entraînements a visiblement été payant pour ces deux clubs!
Il ne reste qu’un dernier week-end pour voir les équipes de la PLSQ-F en action. Comble du bonheur, c’est à ce moment que le championnat se décidera. Avec une victoire ou un match nul, le CS Monteuil sera couronné champion. Une défaite de Monteuil, combinée à une victoire du Dynamo, permettra à ce dernier de conserver son titre. Monteuil joue ce vendredi contre Outremont à 19h30 au stade Bois-de-Boulogne, tandis que Québec fait face à Fabrose ce samedi à 19h au cégep Montmorency. L’autre duel mettra aux prises le FC Sélect Rive-Sud et l’AS Blainville samedi à 14h au parc Laurier.
Les opinions des chroniqueurs ne reflètent pas nécessairement celles de la PLSQ et de la FSQ.