Coupe Ligue1 Québec : Le CS Saint-Laurent signe une autre victoire à la dure contre le CSMRO

Une chronique par Marc Tougas

@MarcTheSparc

 

« Shout out à Moïse Bombito, Safwane Mlah, Loïc Kwemi, Jefferson Alphonse, Yann Toualy, tous ceux qui ont signé (ailleurs)… Celle-là, elle était pour vous. »

 

C’est sur ces mots que nous a laissé Wesley Wandje, le capitaine du CS Saint-Laurent, après avoir commenté la victoire du CS Saint-Laurent en finale de la Coupe de la Ligue1 Québec masculine 2024, décrochée au compte de 2-1 contre le CS Mont-Royal Outremont devant des gradins remplis à pleine capacité au Complexe sportif Bois-de-Boulogne à Laval.

 

 

C’étaient là des salutations sincères et bien senties aux joueurs du CS Saint-Laurent qui ont quitté l’équipe pendant le championnat de la présente saison, ayant été recrutés par des clubs de la Première ligue canadienne et d’Europe dans les semaines qui ont suivi le fabuleux parcours de leur club dans le Championnat canadien TELUS. Cette conquête de la Coupe de la L1QC leur était donc dédiée, question de leur rappeler que les joueurs toujours au club pensent encore à eux et sont fiers de leurs succès personnels.

 

Mais cette victoire en Coupe, il faut aussi la dédier à Wandje, qui a d’ailleurs inscrit le filet vainqueur dans les prolongations, ainsi qu’à ses coéquipiers qui sont restés au CS Saint-Laurent. Car après tout, ce triomphe a permis à l’équipe de conclure l’année 2024 sur une note positive après avoir dû gérer la déception de terminer deuxième du championnat, derrière les nouveaux champions du FC Laval.

 

 

« Ça fait trois années qu’on est dans la Ligue et ça nous fait trois trophées », a souligné Wandje, en faisant allusion au championnat remporté en 2023, de même qu’à la Coupe de la L1QC décrochée l’an dernier aussi. « On a fait des faux pas dans le championnat de cette année mais pas dans la Coupe, on a su montrer qu’on avait toujours une bonne équipe. »

 

Le CS Saint-Laurent n’a pas été aussi dominant durant le championnat de 2024 qu’il l’a été en 2023, et la moyenne de buts marqués par match l’illustre bien puisque celle-ci s’est élevée à un peu moins de deux buts par rencontre cette année (39 en 20 matchs) comparativement à plus de trois la saison précédente (68 en 22 affrontements).

 

 

Revenir à la réalité de la L1QC après avoir vécu l’ivresse du Championnat canadien – et son rythme effréné sur le plan physique – a été un apprentissage que les joueurs du CS Saint-Laurent ont dû faire cet été, tout comme celui de composer avec l’incertitude du départ imminent, puis concrétisé, de plusieurs coéquipiers. Il a fallu s’ajuster au fur et à mesure, autant sur le plan mental que dans la façon de jouer sur le terrain.

 

« On avait toujours toutes les qualités pour bien faire, a indiqué l’entraîneur-chef du CS Saint-Laurent Nick Razzaghi. Mais il a fallu s’ajuster dans notre façon de jouer, trouver la bonne chimie. Pendant une certaine période de temps, on n’était pas certain qui allait partir ou ne pas partir, donc on jouait un peu dans l’incertitude. Ce sont des choses qu’on saura mieux gérer dans le futur. »

 

 

La victoire malgré un parcours ardu

Le départ de plusieurs joueurs a néanmoins donné à Razzaghi l’occasion de mettre d’autres joueurs à l’essai, notamment des joueurs de la réserve, et le parcours que le CS Saint-Laurent a fait dans le Final 8 de la Coupe de la L1QC a permis de constater qu’il y a une relève qui est déjà au rendez-vous. Une relève qui a notamment montré qu’elle est capable de bien réagir devant l’adversité puisque le parcours dans le Final 8 menant jusqu’à la finale de la Coupe de la L1QC n’a pas été facile. Avant de devoir sortir tout son petit change pour venir à bout du CSMRO en finale, les hommes de Razzaghi ont dû combler des retards au score pour s’imposer 3-2 devant le CS Longueuil en quarts de finale, puis encore en demi-finale, au compte de 4-2 contre le CF Montréal.

 

« Le premier match, on a tiré de l’arrière deux fois (0-1 et 1-2), on a marqué lors de la dernière action des prolongations (120e + 1). Et le deuxième match, on tirait de l’arrière 2-1 en deuxième demie », a indiqué Razzaghi, en parlant du duel des demi-finales où les siens ont sauvé la mise en marquant trois fois dans les 20 dernières minutes de jeu (70e, 80e et 89e).

 

 

Le niveau de difficulté n’a pas baissé en finale, au contraire. Outre le fait d’avoir eu une journée de préparation en moins, ayant disputé la demi-finale le lundi précédant la finale du 29 septembre, les joueurs du CS Saint-Laurent se sont retrouvés devant une équipe du CSMRO au sommet de sa forme, qui n’avait rien à avoir avec son statut d’équipe qui s’était qualifiée de justesse pour la Coupe en vertu de sa huitième place au classement du championnat. D’ailleurs, l’équipe de l’entraîneur-chef Luc Brutus avait battu rien de moins que le FC Laval, champion nouvellement couronné de la Ligue, au premier tour du Final 8, puis dominé le CS Saint-Hubert 5-0 en demi-finales pour décrocher sa place en finale face à Saint-Laurent.

 

Ce qui s’est traduit par un match ultime où aucun but n’a été marqué dans le cours du jeu.

 

Le score est resté de 0-0 en première mi-temps même si le CS Saint-Laurent a eu l’avantage au chapitre de la possession du ballon. C’est seulement à la 64e minute de jeu que Saint-Laurent a pu prendre les devants, sur un corner où Mouhamadou Kane a repris avec succès un tir initial d’Oussama Boughanmi à l’entrée de la zone de réparation qui ne s’est pas rendu jusqu’au but. Cette avance s’est toutefois évanouie à la 81e minute quand Kevin Le Nours a marqué au profit du CSMRO, sur coup franc du pied gauche tout juste à l’extérieur de la zone de réparation, une fraction de seconde après que Hugo Chanel eut feinté de tirer du droit.

 

Il a fallu un autre corner bien exécuté, et un spectaculaire tir à la volée de Wandje à l’entrée de la zone de réparation à la neuvième minute des prolongations, pour faire la différence et permettre au CS Saint-Laurent d’avoir le dessus sur le CSMRO pour la deuxième année de suite en finale de Coupe. L’an dernier, Saint-Laurent avait eu MRO à l’usure là aussi, l’emportant 2-0 grâce à deux buts inscrits dans les 10 dernières minutes de jeu du temps réglementaire.

 

 

« Aujourd’hui, ce qui a changé le match se résume à des détails, a affirmé Razzaghi. Contre eux, c’est toujours le même match – c’est physique, c’est intense, il faut bien faire circuler le ballon parce qu’ils sont solides défensivement et ça revient vraiment à une question de discipline et de volonté. »

 

« Outremont, c’est une équipe qu’on respecte énormément. Dans un bon jour, ils peuvent être les meilleurs dans la Ligue. Et on savait que ça pouvait être le cas. »

 

Le bon mélange enfin trouvé au CSMRO

Même si la finale de dimanche s’est soldée par une défaite pour le CSMRO, cette édition 2024 de la Coupe de la L1QC pourrait s’avérer un bon tremplin pour l’équipe en vue du championnat 2025. Après avoir conclu le calendrier régulier de cette année avec une séquence de seulement une victoire – et quatre matchs nuls – à ses 11 derniers affrontements, Mont-Royal Outremont a connu un parcours positif en Coupe, en ce sens qu’il aura permis de découvrir des joueurs qui semblent avoir l’étoffe pour bien répondre à l’appel.

 

 

« On a fini huitième au classement mais ce n’est pas notre place, tout le monde le sait, a souligné Brutus. Mais c’est seulement en fin d’année qu’on a trouvé le bon mélange pour nous, le bon mélange entre nouveaux et anciens joueurs. »

 

« Il fallait s’assurer que les exigences tactiques soient respectées, que tout le monde soit dans le même état d’esprit, ce qui n’avait pas été nécessairement le cas cette année pendant une grande partie de la saison. Mais vers la fin, on a trouvé un bon mélange pour nous permettre de nous rendre (jusqu’en finale), a ajouté Brutus. Ça nous a permis de voir certains joueurs et de voir où on va aller avec eux, et de mieux voir comment on va vouloir renouveler l’effectif en fonction de certains joueurs qui vont nous quitter, et aussi de certains joueurs qu’on va laisser partir. »

 

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