La tâche inachevée du CS Saint-Laurent

Une chronique de Marc Tougas

La saison 2023 de la Ligue1 Québec vient tout juste de commencer et les joueurs du CS Saint-Laurent l’ont entreprise avec l’intention d’achever le travail qu’ils ont amorcé l’année dernière.

L’équipe de l’entraîneur Nick Razzaghi a fini deuxième au classement à sa première campagne dans la ligue, en 2022, concédant le titre au FC Laval lors du tout dernier week-end du championnat seulement. Ce qui en aurait satisfait plusieurs. Mais pas Wesley Wandje, ni ses coéquipiers.

Tout en étant confiants en leur capacité de reproduire leurs succès de l’été dernier, ceux-ci sont motivés par un sentiment de tâche inachevée qui les tenaille en ce début de championnat 2023.

« L’expression que je pourrais utiliser pour qualifier le sentiment général, c’est ‘unfinished business’, a déclaré Wandje lors d’un entretien en début de semaine. Avec ce qui s’est passé en fin de saison dernière, on est resté avec un sentiment de ne pas avoir tout donné, qu’on aurait pu en faire plus, que ça ne pouvait pas se terminer comme ça.

« Ce sont pas mal les mêmes joueurs qui sont de retour cette année, même si on a aussi renforcé le groupe, a ajouté le capitaine d’équipe. On en a parlé, on a d’ailleurs mis des règles de groupe en place pour s’assurer qu’il y ait une meilleure discipline encore, un comportement encore plus professionnel. Il y a vraiment une volonté d’essayer tous ensemble de donner le maximum pour faire mieux que l’année dernière. »

En 2022, après avoir occupé le premier rang au classement pendant les premières semaines de la saison, le CS Saint-Laurent a cédé la première place au FC Laval par la suite mais a quand même tenu le rythme et poussé les éventuels champions jusque dans leurs derniers retranchements, jusqu’à ce que les résultats de la dernière fin de semaine du championnat fassent la différence. Au final, le STL a fini deuxième avec une fiche de 16 victoires, cinq défaites et une nulle, à quatre points de la formation lavalloise, mais aussi cinq et et huit points, respectivement, devant deux équipes établies et aguerries, l’AS Blainville, troisième, et le CS Mont-Royal Outremont, quatrième.

Selon Razzaghi, son équipe est bien placée pour mieux faire encore en 2023, en raison notamment de l’expérience acquise l’année dernière à un niveau que ses jeunes joueurs ne connaissaient pas d’emblée pour la plupart.

« L’an dernier, on dirait qu’on était toujours en mode rattrapage en termes de choses qu’on devait faire pour avoir du succès, a-t-il souligné. On a gagné, mais il fallait tout faire à chaque fois pour y arriver. On n’avait aucun repère, on gagnait mais ça coûtait énormément d’énergie et de concentration à chaque semaine. Rendu à la fin de la saison, on était vraiment épuisés.

« Tandis que là, on a des repères, on a plus d’expérience. »

Le fait de savoir d’avance à quoi s’attendre, cette année, devrait donc permettre aux joueurs de Razzaghi de se sentir plus en contrôle et de jouer de façon plus sereine.

« Exact, c’est vraiment ça, a souligné l’entraîneur du STL. C’était la même chose pour moi, j’arrivais dans la ligue après avoir dirigé des filles U-17 l’année d’avant, sans connaître les entraîneurs des autres équipes ni la façon dont ils jouaient, et j’avoue que c’était un ajustement à faire. Mais là, j’ai une base de données. »

Une première victoire éclatante

Cette ‘base de données’ a porté ses fruits lors de la première fin de semaine du championnat 2023 puisque Saint-Laurent s’est imposé 5-1 contre le CS Longueuil, samedi dernier. Un retentissant départ, donc, même si Razzaghi s’est dit d’avis que la performance des siens n’a pas été parfaite.

« La première mi-temps a commencé un peu lentement, mais on a pris du rythme par la suite et on a fait une très belle deuxième mi-temps. Donc, dans l’ensemble, je suis très satisfait de notre première performance », a-t-il dit du match qui a vu Yann Régis Toualy marquer deux fois pour les vainqueurs, une fois avant la pause puis une autre fois au cours d’une séquence de quatre filets sans riposte en deuxième mi-temps. « On affrontait une équipe bien organisée, mais on a bien géré le match. »

« Il ne faut pas trop s’enflammer, a quant à lui dit Wandje de cette première victoire en 2023. Il faut vraiment y aller un match à la fois. Ce match-là, c’est du passé, maintenant c’est une nouvelle semaine et on travaille pour le match qui arrive. »

Après s’être rendu à Longueuil la fin de semaine dernière, le CS Saint-Laurent disputera maintenant son match d’ouverture locale ce samedi à compter de 17h au Cégep Vanier. L’adversaire sera l’AS Laval, qui s’est incliné 2-0 contre le FC Laval à son premier match du championnat 2023.

Saint-Laurent et le FC Laval sont les seuls clubs à l’avoir emporté par une marge de plus d’un but, le week-end dernier, alors que Beauport a vaincu l’ASB 2-1, le CF Montréal a défait le CS Saint-Hubert 1-0, le CSMRO a défait le Celtix du Haut-Richelieu 2-1 et Ottawa South United s’est imposé 2-1 contre Lanaudière-Nord.

La fin de semaine à venir donnera lieu à un affrontement entre deux clubs invaincus, alors qu’Ottawa South United recevra le Royal Sélect Beauport au TAAG Park de l’Université Carleton ce samedi à 16h.

Un collectif soudé

Même si la saison est encore jeune, des tendances pourraient déjà se dégager. Mais Wandje est confiant que du côté du CS Saint-Laurent, la série de succès amorcée en 2022 se poursuivra cette année.

« La direction technique de Saint-Laurent a vraiment tout mis en place et tout mis dans les mains du coach pour qu’il puisse vraiment tout donner et développer notre jeu à fond, a-t-il affirmé. On a un staff technique, même si c’était déjà le cas l’année dernière, qui est vraiment extraordinaire, un des meilleurs que j’ai jamais vu durant ma carrière. On a des séances vidéo, on a les services de physio à notre disposition, on fait des exercices individualisés pendant les entraînements qui nous permettent de travailler sur nos lacunes, et on travaille sur nos lacunes collectivement aussi.

« Ça nous aide vraiment beaucoup et il y a aussi le fait qu’on se connaît pas mal tous les uns les autres chez les joueurs. On joue ensemble et l’un contre l’autre depuis l’âge de 15 ans, et même avant, alors on connaît nos forces et nos lacunes. Et en dehors du terrain, on se connaît aussi, on est des amis. Ce sont des liens qui vont vraiment au-delà du foot. »

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Les opinions des chroniqueurs ne reflètent pas nécessairement celles de la Ligue1 Québec et de Soccer Québec.