Un tour d’horizon du championnat 2024 de la Ligue1 Québec masculine
Une chronique de Marc Tougas
La saison 2024 de la Ligue1 Québec masculine est lancée et certaines tendances commencent déjà à se dessiner. À quoi faut-il s’attendre pour la suite ? Voici un tour d’horizon de ce qu’il y a de nouveau cette année, de ce qui s’en vient et des visées de quelques clubs en vue des prochains jours, des prochaines semaines et des prochains mois.
AS Blainville : La fin d’une époque… et le début d’une nouvelle
Pour la première fois fois en 10 ans, l’AS Blainville a amorcé la saison avec un nouvel entraîneur-chef, Emmanuel Macagno ayant décidé que le moment était venu de se consacrer entièrement à sa profession de pharmacien au moment où l’équipe première masculine entreprend une nouvelle phase de développement. Celle-ci sera pilotée par Boubacar Coulibaly, une autre grosse pointure chez les entraîneurs puisqu’il est celui qui a mené le FC Laval vers un championnat de saison tout aussi inattendu qu’éclatant en 2022.
« (Macagno) nous a énormément donné au cours d’une collaboration qui aura duré 16 ans – et qui va se poursuivre puisqu’il va encore nous aider au besoin, a indiqué le président de l’ASB Sylvain Pereira en entrevue téléphonique. Il a redressé le club, au point que ça nous a donné trois coupes de ligue, quatre championnats de ligue et trois présences au Championnat canadien, et lui a valu quatre titres d’entraîneur de l’année. »
« Ça faisait quelques années déjà qu’on se disait ‘Une année de plus ? »
À l’issue de la saison dernière, il a été convenu qu’il n’y aurait pas d’année de plus cette fois.
« Il y a eu plusieurs considérations de son côté, tandis que du nôtre, on a fait un gros ménage pour restructurer les choses en vue des deux à trois prochaines années », a fait savoir Pereira.
À ce propos, la venue de Coulibaly pour piloter le mouvement jeunesse était fort à propos, lui avait mené une équipe très jeune du FC Laval vers un championnat survenu plus rapidement que prévu.
« Ça faisait des années qu’on courait après Bouba, a reconnu Pereira. C’était alors dans l’optique qu’il vienne coacher nos jeunes. Quand on a vu qu’il y avait une ouverture, on a sauté dessus. Et quand on lui a demandé de nous présenter ce qu’il nous proposerait comme plan d’avenir, c’était en plein là où on voulait aller. »
« Je viens de rejoindre Blainville, conscient de la magnifique histoire de ce club et du boulot des entraîneurs et joueurs qui nous ont précédé, a de son côté commenté Coulibaly. Notre contexte est celui d’une reconstruction avec l’ambition de valoriser le talent local. Nous avons huit joueurs formés au club qui reviennent soit des niveaux pro, d’académies ou d’universités américaines. On veut accroître le nombre de jeunes Blainvillois en Ligue1. Quelques très bons jeunes, champions à Laval en 2022, ont fait le saut à Blainville. On souhaite bâtir sur la durée avec un groupe jeune, ce qui implique de prendre son temps et de prioriser les valeurs collectives, la progression individuelle. L’ambition est d’être performant chaque semaine. »
Le CS St-Laurent à l’échelle nationale et internationale
Comme c’est devenu coutume pour les champions en titre de la Ligue1 Québec masculine, le CS St-Laurent voit sa saison commencer en trombe avec sa participation au premier tour du Championnat canadien TELUS. Cette première ronde a commencé le 23 avril et se poursuivra avec trois matchs mercredi, avant que l’équipe de l’entraîneur Nick Razzaghi entre dans la danse ce jeudi au moment de rendre visite au HFX Wanderers FC sur le terrain du club de la Première ligue canadienne à Halifax, en Nouvelle-Écosse.
Le match commencera à 18h, heure de l’Est (19h heure locale), et sera diffusé par OneSoccer.
« Cela fait maintenant trois ans que nous préparons cet événement. Depuis la mi-novembre, les joueurs s’entraînent tous les jours en vue de cette compétition, a fait savoir Mateo Cabanettes, le directeur sportif de l’équipe L1QC du club. En pré-saison, nous avons affronté trois équipes de la PLC ainsi que le TFCII lors de matchs amicaux, une première dans l’histoire du soccer québécois. De leur côté, les entraîneurs ont réalisé de nombreuses vidéos avec les joueurs et organisé des entraînements spécifiques. Ils ont également étudié minutieusement nos adversaires. Aujourd’hui, nous sommes prêts. Cette aventure représente beaucoup de sacrifices pour nourrir notre passion et nous sommes extrêmement fiers de représenter le soccer québécois. »
Si St-Laurent réussit l’exploit de devenir la première équipe de la L1QC à vaincre une équipe de la PLC dans le cadre de cette compétition, les hommes de Razzaghi se qualifieront pour les quarts de finale qui auront lieu plus tard en mai.
Sinon, l’équipe aura quand même droit à une autre compétition en dehors des cadres du championnat québécois avec la tenue de la première édition de la Maple Cup contre le Vermont Green FC, club de la USL2 qui évolue à Burlington. Cette compétition disputée sur un match, qui se veut annuelle, est nommée en l’honneur du fait que le sirop d’érable est un produit emblématique autant au Québec qu’au Vermont. L’affrontement de cette année aura lieu le 3 juillet sur le campus de l’Université du Vermont.
« Nous espérons que cette compétition perdurera dans le temps avec la Ligue1 Québec et le Vermont Green », a souligné Cabanettes.
Mont-Royal Outremont : De la concurrence pour le titre
Foi de Luc Brutus, St-Laurent ne fera pas cavalier seul en route vers le championnat cette année, ni personne d’autre d’ailleurs, et le CS Mont-Royal Outremont sera au plus fort de la lutte pour terminer au premier rang en 2024.
« Je m’attends à ce que ce soit assez serré avec au moins quatre ou cinq équipes prêtes à se battre pour le championnat, a indiqué l’entraîneur-chef du CS MRO en entrevue. Personne ne va se sauver avec le championnat.
« Pour nous, l’approche n’a pas changé, l’objet reste le championnat comme à chaque année, a ajouté Brutus, dont l’équipe a fini troisième l’an passé avec un dossier de 12-5-5. Par contre, cette année, je pense qu’on a un peu plus d’arguments. On est allé chercher des joueurs qui vont nous permettre d’être un peu plus vifs et plus compétitifs pendant toute la saison. On va avoir plus de profondeur, si bien qu’on va être en position de se battre jusqu’au bout.
« On a toujours un bon groupe de vétérans, mais la moyenne d’âge a baissé, a indiqué Brutus. On est allé chercher des jeunes qui sont capables de faire la différence dans les matchs. Des jeunes qui ont entre 23 et 25 ans, ce qui est l’âge, selon moi, où les joueurs sont capables de grandes performances. »
CF Montréal : un jeune effectif qui « aura plus d’impact »
L’équipe réserve du CF Montréal en est à sa troisième saison dans la Ligue1 Québec et au sein d’un groupe de 22 joueurs âgés de 17 à 20 ans, l’entraîneur-chef Patrick Viollat peut notamment s’appuyer sur le gardien de but Judewellin Michel, convoqué cet hiver lors du camp d’entraînement de la première équipe, ainsi que sur les internationaux canadiens U17 Étienne Godin, Gaël De Montigny et Antoine N’Diaye. L’effectif a par ailleurs été renforcé avec trois nouvelles recrues, soit le gardien Alessandro Ouzounis, le défenseur Nicolas Pietrantonio et l’attaquant Nael Kane.
« L’objectif premier est de promouvoir les joueurs avec la première équipe. Nous espérons que nos jeunes seront exposés cette saison pour monter au niveau supérieur et participer régulièrement aux entraînements de la première équipe », a déclaré Viollat dans un communiqué récemment publié sur le site web du CF Montréal.
Après avoir vu l’équipe terminer au cinquième rang du championnat de la L1QC en 2023 avec un dossier de 12-6-4, Viollat compte voir sa formation « performer et bien figurer avec plus d’impact que l’an passé ».
« Nous sommes mieux organisés collectivement et individuellement, donc il sera intéressant de jauger notre progression pour cette nouvelle saison », a-t-il dit.
Les matchs à domicile, qui sont disputés au Centre Nutrilait, sont ouverts au public gratuitement.
CS St-Hubert : rejoindre le groupe de tête
L’effectif du CS St-Hubert sera encore jeune cette année, mais les bases qui ont été jetées il y a deux ans, lorsque le directeur sportif Nasson Theosmy a pris la relève de François Bourgeais au poste d’entraîneur-chef de l’équipe première, font en sorte qu’il y a maintenant certaines attentes en termes de résultats.
« Après avoir mis notre identité de jeu en place ces deux dernières saisons, il y a maintenant une compréhension de jeu tactique qui devrait être là, a indiqué Theosmy. Même s’il y a eu un certain renouvellement de l’effectif et que plusieurs de nos joueurs n’ont encore que 20 ans, on s’attend à mieux faire. »
Après avoir fini sixième du championnat en 2023 avec une fiche de 8-8-6, St-Hubert cherchera à se forger une place au sein du peloton de tête.
« On vise le podium, c’est ce qu’on aimerait. Sinon le top 4, ce qui serait déjà une belle réalisation avec la jeune équipe qu’on a », a affirmé Theosmy, dont la formation est principalement composée de joueurs nés entre 2000 et 2003.
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Les opinions des chroniqueurs ne reflètent pas nécessairement celles de la Ligue1 Québec et de Soccer Québec.